AU BOUT DE LA NUIT... UN PUIT SANS FIN

LA NUIT de Philippe Druillet est une BD unique, sombre et nihiliste. Pendant la conception de cet album, l'artiste a subi un drame dans sa vie, la mort de sa femme suite à un cancer. Au détour de certaines planches l'image de la muse est idéalisée et sublimée par le style flamboyant du dessinateur. Le commentaire de Druillet au début de l'album est à l'image de l'oeuvre, radical, révolté et sans concession.

" A NICOLE, ma femme, mon AMIE...
et à la MORT qui est venue.
Quelques mots, pour mon époque qui est moche, et je suis gentil !
... à l'année 1975, l'année de la femme qui a tué la mienne et tant d'autres avec elle...
... à la médecine pourvoyeuse de la mort, la médecine des MECS, la médecine du FRIC, celle de CURIE et d'ailleurs. CANCER, mal terrible, plus terrible encore entre leurs mains car on en meurt, STATISTIQUEMENT ! c'est la formule. Oui ! Je vous accuse, bouchers stupides, CONS à la blouse blanche et au verbe haut, jongleurs de vies qui vous prenez pour Dieu, alors que l'on vous demande d'être des hommes et de nous traiter comme tels !"

Il termine ce cri de révolte par ces mots terribles:

"Cadavres futurs, tenez-vous prêts et attachez vos ceintures !
J'apprends à aimer la mort... j'ai du goût."
Philippe Druillet, Livry 1976

LA NUIT commencée en avril 1975 et achevé en août 1976 éditée par Les Humanoides Associés en 1976.
 http://www.bedetheque.com/album-7641-BD-La-nuit.html

L'histoire: Une humanité zombifiée, organisée en bandes violentes, droguée jusqu'aux yeux, combat une police inhumaine. Avec Heinz à leur tête, les bandes décident d'aller conquérir le « dépot bleu », source fantastique de toute la dope de cet univers nécrosé.

Je garde précieusement mon exemplaire original d'octobre 1976.

http://protonburst.free.fr/pb/?cat=03_La_Nuit

Comments

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C'est exactement ce que je ressens maintenant !

[golov]

Druillet, je l'ai redécouvert assez tard... plus jeune, je n'aimais pas les visages (impersonnels à mon goût) de ces personnages et les histoires de Lone sloan étaient trop ésotériques. Mais j'étais fasciné par le style grandiose de certaines images.

[galien]

Gamin, j'ai eu un mal de chien à lire Druillet, mais j'ai toujours essayé tellement son dessin est fort, envoûtant, sauvage...
Druillet fait partie des mythes en BD, des mecs qui l'ont faite, c'est un des plus grands, de façon incontestable...
Et on sent sa puissance même dans au travers de la détresse des qq mots que tu nous cites.